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Mauvaise habitude
02:57
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Déjà petit j’avais l'habitude de ne pas confier mes secrets. De cacher mes chagrins dans la magnitude des paresses tous terrains qui me pressent. J'avais déjà élu, j’en suis sûr, les absences plutôt que les ivresses. Ma distance est la seule chose qui dure : chez les autres, des photos le confessent. Je fais le mort, je fais le mort d'abord.
La solitude a remplacé mes envies de tendresse. Quand je trébuche, c'est mon cœur qui tombe à la détresse. Et d’un pas sur, mon passé érige des forteresses. Et je fais le mort, je fais le mort d'abord, je fais le mort, je fais le mort à tort.
Quand je chute, je me tais, et je reste de pierre, j'ai beau faire l'inventaire mais je parviens pas à tuer les idées qui me tirent sous terre, à cracher le formol que je bois, quand je me noie.
Je me dénude mais je tremble s’il faut ouvrir les yeux. La certitude, la tristesse me délaissent peu à peu et je prélude de cette ère où je cesserai de faire le mort d'abord.
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2. |
Quotidien moyen
03:42
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À l'époque où sur le front se bousculaient mes cheveux, au temps où la passion n’était encore qu’un jeu, immergé dans des films je m'inventais les miens, j'accélérais rapide pour connaître la fin. Je redoutais le quotidien moyen. Dans l’attente du grand jour j’ai passé mon tour.
Les autres aux balançoires, regardaient haut dans le ciel. Moi je savais les chaînes qui piègent la nacelle. En témoin interdit de tous leurs faux départs j'avais pigé avant qu'après l’envie se barre. Alors j’ai appris à forcer les liaisons synthétiques, à contourner les doutes, les trajets incidents. Cantonné au néant, je n’ai connu des routes que l’aigri rassurant et jamais le Mont Blanc. Je redoutais le quotidien moyen. Dans l’attente du grand jour j'ai passé mon tour. Le souffle court, j'ai douté du chemin, ignoré du parcours et de toi au détour.
Je sens que j’ai merdé quand je lis jusqu’au soir, assis aux balançoires, tard après ton départ. Quand les chats se frottent et que les chiens pissent, quand les graffeurs graffent, je rêve que tu m’embrasses.
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3. |
La sueur
03:10
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La sueur, la sueur, la sueur assurée par la peur, par la peur et par le mot prononcé. La sueur, la sueur, la sueur aussi salée que le dos, que le cœur, et au bord les yeux cernés. La moiteur, la moiteur, la moiteur pour une moitié. Les chasseurs de chaleur, et les regards récités. La moitié du par-coeur, récitations abrégées. Que le dos sans le cœur, l'entretien des yeux cernés. La sueur à moitié, les moiteurs assurées. Les odeurs, les ardeurs, les excès à en crever. La moiteur d'une moitié, et les moitiés conjugués. Sur le dos ; une chaleur, elle accoure pour écœurer.
La sueur avouée. Les lueurs, les lueurs d'un pouvoir recommencer. Ni le dos ni le cœur, désormais les yeux fermés. La sueur, la sueur, la sueur assurée.
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4. |
La danse
03:14
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Cette aisance quand ils dansent et mon regard envieux. Cette aisance quand ils dansent et mon absence, peureux. Comment les imiter ? Comment la légèreté ? Je ne sais pas m'abandonner.
Impuissant, terrifié, immobile, je les fixe. Terrifiants, libérés et mobiles, ils me fixent. Comment les imiter ? Comment la légèreté ? Je ne sais pas abandonner. Comment les imiter ? Comment la légèreté ? Je ne sais pas.
L’illégitimité à toucher le bonheur. Ils n'ont rien remarqué : leurs cadences me font peur. Pas à pas la terreur dans mes erreurs de pas. Des souvenirs de douleur qui décident pour moi. La fatigue me gagne. Je dois capituler.
Cette aisance quand ils dansent et l’insistance que je m’égare comme eux. Comment les imiter ? Comment la légèreté ? Je ne sais pas oublier.
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5. |
Un homme
05:21
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Dans la cour d’école je fais comme eux quand ils rigolent. Parties de cache-caches, faut surtout pas que ça se sache. On n’est pas égaux à la récré j’suis mis KO. Mes rires sont des cris quand ils balancent d’un air réjoui : on est jamais trop aidé. Ça fait comme un coup de poing. Après ça comment oser prendre un garçon par la main ?
Ma vie invisible m’accompagne jusqu’au bureau. J’ai peur d’être la cible alors jamais je n’en dis trop. À la pause café ça continue, tout l'monde se marre. J’aimerais exploser mais je n’veux pas être à l’écart. On est jamais trop aidé. Ça fait comme un coup de poing. Après ça comment oser prendre un garçon par la main ? Tous les matins j'ai envie d’apprendre à déjouer les poings mais je m’écrase car on dit que mes désirs sont malsains. On est jamais trop aidé : c’est toujours un coup de poing. Après ça comment oser prendre un garçon par la main ?
Même à mes parents je mens encore, ça me rassure. 21 printemps à faire semblant que je suis sûr. Mais en boucle sans cesse l’adolescence dissimulée. La honte qui oppresse et qui empêche d'oser aimer un homme.
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6. |
L'élan
03:48
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Et pour oser un pas, je guette en moi les souvenirs qui dérivent. Discret depuis ma rive je ne plonge pas, je vois l'éclaircie qui arrive pour ceux d'en face ou qui marchent devant moi. Dans mon coin tout est gris, rien ne s'efface, je reste las. Le temps qui passe et ressasse, je ne sais pas m’en passer, je fais semblant d’ignorer la rancune maquillée. Aucune guerre ne me lasse, tristement je sais garder mon désaveu et ma place plutôt que d’oublier.
Je repasse sans cesse mes souvenirs mais sans les défroisser. Je nettoie, pulvérise ces pensées, je reste figé dans la règle du jeu que je connais : faire sans les autres. Mes pas sont de côté pour éviter que je me vautre. Le temps qui passe et ressasse, je ne sais pas m’en passer, je fais semblant d’ignorer la rancune maquillée. Aucune guerre ne me lasse, tristement je sais garder mon désaveu et ma place plutôt que d’oublier.
Que le temps passe et me lâche, qu'un seul pas puisse m'entraîner où je saurai oublier la rancune. Tout n'est pas si facile, je ne trouve pas comment commencer. Je vais faire comme si j’étais déjà celui que je serai.
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7. |
Sous l'eau
02:45
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J'aime sentir, couler sous l'eau, la sueur suave et indemne. Et quand je pense aux ruisseaux, les yeux fermés ils m'appellent.
Les affronts, les effondrements, les détours et le front plus grand ne sont plus peines. Les ponts détruits, les bons sergents, les bifaces et les chants brigands passent impuissants. J'aime sentir, couler sous l'eau, la sueur suave et indemne. Et quand je pense aux ruisseaux, les yeux fermés ils m'appellent.
Les cratères des voisins bruyants, les cons autour, les gens devant ne sont plus gênes. Les averses, les envies d'avant, les pantins comme les vieux enfants passent impuissants. J'aime sentir, couler sous l'eau, la sueur suave et indemne. Et quand je pense aux ruisseaux, les yeux fermés ils m'appellent.
J'aime sentir, couler sous l'eau, les envies fleuves et rebelles. Je m’abandonne aux ruisseaux et l’océan m’appelle.
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Samuel Rozenbaum Paris, France
Samuel Rozenbaum est un être tentaculaire, habité par un jukebox mental qui tourne en continue dans sa tête depuis l'enfance.
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